L’essentiel à retenir : obligatoire pour les ERP spécifiques, les habitations de 3ème famille B et 4ème famille ainsi que les IGH, le désenfumage des escaliers sécurise l’évacuation. Que ce soit par balayage naturel ou mise en surpression, ces dispositifs techniques garantissent la praticabilité des voies de secours face au risque incendie. Sécurisez vos locaux maintenant.
Déterminer si votre bâtiment nécessite un désenfumage escalier obligatoire constitue souvent une difficulté technique face aux multiples normes en vigueur. Cet article détaille les règles spécifiques à l’escalier ERP et à l’escalier encloisonné pour vous assurer une parfaite maîtrise de la sécurité escalier incendie. Vous disposerez des critères de l’article DF4 et des solutions de désenfumage escalier ou de surpression indispensables pour protéger les voies d’évacuation.
- Quand le désenfumage d’escalier devient-il une obligation légale ?
- Décortiquer la réglementation : erp et igh
- Les solutions techniques : naturel vs. mécanique
- La mise en surpression : l’alternative pour protéger l’escalier
Quand le désenfumage d’escalier devient-il une obligation légale ?
Le cas des établissements recevant du public (erp)
Pour les ERP, l’obligation ne dépend pas uniquement du type d’établissement, mais d’une combinaison de facteurs. La présence d’un escalier encloisonné constitue souvent le critère technique déterminant pour l’application de la règle.
Le désenfumage devient impératif si les escaliers desservent des sous-sols ou des étages avec des locaux à sommeil. C’est aussi le cas si l’escalier est l’unique issue. Tout cela s’intègre dans un système de sécurité incendie global.
La réglementation vise ici un objectif simple : garantir une évacuation sûre et permettre l’accès rapide des secours.
L’obligation dans les bâtiments d’habitation collective
Tout repose sur la classification en “familles” de bâtiments, de la première à la quatrième, ainsi que les IGH. C’est ce classement qui détermine si le désenfumage escalier obligatoire s’applique à votre structure.
Pour les familles 1 et 2, le désenfumage des escaliers n’est généralement pas exigé par les textes. L’évacuation des occupants se fait traditionnellement par les fenêtres.
L’obligation s’applique systématiquement aux bâtiments de 3ème famille B et de 4ème famille. Vous ne pouvez pas y déroger. C’est ici que la protection de la cage d’escalier devient un enjeu majeur. La sécurité des résidents en dépend directement.
- 1ère famille : Pas d’exigence.
- 2ème famille : Pas d’exigence.
- 3ème famille A : Pas d’exigence si les normes d’accès pompier sont respectées.
- 3ème famille B et 4ème famille : Désenfumage obligatoire.
Décortiquer la réglementation : erp et igh
L’article df4 : la référence pour les escaliers encloisonnés
L’article DF4 impose le désenfumage escalier obligatoire en ERP pour les cages encloisonnées. Il garantit la sécurité des voies d’évacuation.
La règle exige un balayage naturel (1 m² d’ouverture haut et bas) pour tout escalier desservant plus de deux niveaux.
Le but est simple : créer un courant d’air chassant les fumées vers l’extérieur pour sécuriser l’évacuation.
Le cas particulier des immeubles de grande hauteur (igh)
En IGH, le balayage naturel est inefficace. La réglementation impose la mise à l’abri des fumées par surpression mécanique.
Maintenue entre 20 et 80 Pascals, cette pression empêche physiquement toute intrusion de fumée dans la cage.
| Type de bâtiment | Catégorie / Spécificité | Exigence principale de désenfumage | Référence réglementaire |
|---|---|---|---|
| Habitation | 3ème Famille B | Désenfumage naturel (balayage) ou mécanique | Arrêté du 31 janvier 1986 |
| Habitation | 4ème Famille | Désenfumage naturel (balayage) ou mécanique | Arrêté du 31 janvier 1986 |
| ERP | Escalier encloisonné (plus de 2 niveaux) | Désenfumage par balayage (1m² haut/bas) | Arrêté du 25 juin 1980 (Art. DF4) |
| ERP | Escalier desservant un sous-sol > 100m² | Désenfumage de l’escalier | Arrêté du 25 juin 1980 |
| IGH | Tous les escaliers | Mise en surpression | Arrêté du 30 décembre 2011 (Art. GH 25) |

Les solutions techniques : naturel vs. mécanique
Une fois l’obligation de désenfumage escalier obligatoire établie, la question qui se pose est : comment faire ? Deux grandes méthodes s’opposent, chacune avec ses propres contraintes.
Le désenfumage naturel : le principe du balayage
Le désenfumage naturel exploite simplement les lois de la physique. Il utilise le tirage thermique pour évacuer les gaz chauds. L’air chaud et les fumées montent et sont évacués par une ouverture en haut.
Le mécanisme repose sur un effet de “balayage” de la zone. Une amenée d’air frais en bas de l’escalier pousse les fumées vers l’exutoire en haut. C’est la solution la plus simple techniquement. Elle reste aussi la moins coûteuse à installer.
Mais son efficacité dépend des conditions météorologiques du moment. La conception du bâtiment impacte aussi le résultat.
Le désenfumage mécanique : quand la nature ne suffit pas
Le désenfumage mécanique est l’alternative quand le naturel est impossible. Il s’impose pour les bâtiments complexes ou sans accès direct à l’extérieur. C’est souvent le cas pour les locaux aveugles.
Des ventilateurs extraient mécaniquement les fumées via des conduits spécifiques. De l’air frais est introduit, soit naturellement, soit aussi mécaniquement. L’ensemble est piloté par un système de sécurité incendie précis. Tout doit fonctionner en parfaite synchronisation.
Cette solution, plus complexe, nécessite une alimentation électrique de sécurité. Une maintenance rigoureuse est impérative pour la fiabilité.
- Désenfumage Naturel : Simple, économique, mais dépendant de l’architecture et de la météo.
- Désenfumage Mécanique : Plus fiable et puissant, mais plus coûteux à installer et à entretenir.
La mise en surpression : l’alternative pour protéger l’escalier
Et s’il existait une autre méthode pour sécuriser l’escalier ? Au lieu d’extraire la fumée, on lui interdit simplement l’accès.
Comprendre le principe de la surpression
La mise en surpression injecte mécaniquement de l’air propre dans l’escalier. Cette action maintient une pression interne supérieure à celle du feu. On inverse ainsi la logique habituelle.
Cette différence de pression empêche physiquement les fumées et gaz toxiques de pénétrer dans la cage d’escalier. Même si les portes s’ouvrent brièvement, le flux d’air repousse le danger. L’escalier devient un refuge totalement sûr.
C’est une méthode de protection active, bien distincte de l’évacuation classique. On ne subit pas la fumée, on la bloque.
La mise en surpression transforme l’escalier en une bulle de sécurité. Elle ne combat pas la fumée, elle lui interdit l’accès, garantissant une voie d’évacuation parfaitement saine.
Dans quels cas la mise en surpression est-elle utilisée ?
La surpression est la solution de référence pour les IGH, où le désenfumage par balayage est proscrit pour les escaliers. C’est une règle de sécurité non négociable ici.
Elle représente aussi une alternative réglementaire dans certains ERP lorsque le désenfumage naturel est techniquement impossible à réaliser. C’est une solution performante, bien que son coût d’installation soit souvent plus élevé que le tirage naturel.
Le choix entre désenfumage et surpression dépend de la réglementation, de la configuration du bâtiment et du niveau de sécurité incendie visé.
Le désenfumage mécanique peut parfois être combiné à des logiques de surpression pour des zones spécifiques.
Garantir la sécurité des occupants passe inévitablement par un désenfumage d’escalier conforme aux normes. Qu’il s’agisse d’un ERP ou d’un bâtiment d’habitation, le respect de la réglementation est vital 🛡️. Le choix entre ventilation naturelle, mécanique ou surpression dépendra toujours de la configuration spécifique de vos locaux pour assurer une évacuation efficace.
FAQ
Dans quelles situations le désenfumage d’un escalier est-il obligatoire ?
L’obligation de désenfumer un escalier dépend principalement du type de bâtiment et de sa configuration. Dans les Établissements Recevant du Public (ERP), cette mesure est impérative pour les escaliers encloisonnés desservant plus de deux niveaux, les sous-sols de plus de 100 m² ou les zones de sommeil. L’objectif est de garantir une évacuation sûre en évitant l’accumulation de fumées toxiques.
Pour les bâtiments d’habitation, la réglementation varie selon la classification. Le désenfumage devient obligatoire pour les immeubles de 3ème famille B et de 4ème famille. En revanche, pour les habitations de 1ère et 2ème familles, cette exigence ne s’applique généralement pas, l’évacuation pouvant se faire différemment.
Comment réaliser le désenfumage d’un escalier encloisonné en ERP ?
La méthode la plus courante pour les escaliers encloisonnés en ERP suit les directives de l’article DF4. Elle repose sur le principe du balayage naturel. Concrètement, cela nécessite l’installation d’un exutoire de fumée d’au moins 1 m² en partie haute de la cage d’escalier et d’une amenée d’air frais de même dimension en partie basse.
Ce dispositif permet de créer un courant d’air qui pousse les fumées vers l’extérieur. L’ouverture de l’exutoire est déclenchée par une commande manuelle accessible, souvent reliée à un système de sécurité incendie global, assurant ainsi la praticabilité de l’escalier pour l’évacuation et l’intervention des secours.
En quoi consiste la technique de mise en surpression ?
La mise en surpression est une alternative au désenfumage classique, principalement utilisée dans les Immeubles de Grande Hauteur (IGH) ou lorsque le balayage naturel est impossible. Au lieu d’extraire la fumée, cette technique consiste à insuffler mécaniquement de l’air propre dans la cage d’escalier pour y maintenir une pression supérieure à celle du local en feu.
Cette différence de pression crée une barrière invisible qui empêche les fumées et les gaz chauds de pénétrer dans l’escalier, même lors de l’ouverture des portes. L’escalier devient ainsi une “bulle de sécurité”, garantissant une zone totalement saine pour l’évacuation.
Quelles sont les normes de désenfumage pour les immeubles d’habitation ?
Les normes pour l’habitation collective sont dictées par l’arrêté du 31 janvier 1986 et dépendent de la “famille” du bâtiment. Pour les immeubles de 2ème famille et de 3ème famille A, le désenfumage naturel de l’escalier est requis via un ouvrant en partie haute commandé depuis le rez-de-chaussée.
Pour les bâtiments plus hauts ou plus complexes, classés en 3ème famille B et 4ème famille, les exigences sont plus strictes. Le désenfumage des escaliers et des circulations devient systématique pour protéger les voies d’évacuation verticales contre l’envahissement par les fumées 💨.




