L’essentiel à retenir : le calcul de désenfumage selon l’IT 246 repose sur la distinction fondamentale entre Surface Géométrique (SGO) et Surface Utile (SUE), ajustée par le coefficient aéraulique. Cette précision garantit la conformité réglementaire et la sécurité. Rappelons qu’un local de moins de 1000 m² nécessite a minima une surface utile de 1/200e. Sécurisez vos locaux maintenant
Face aux exigences strictes de la sécurité incendie, savoir précisément calculer désenfumage selon l’instruction technique IT 246 constitue souvent une source d’inquiétude majeure pour les gestionnaires d’ERP. Cet article détaille méthodiquement les formules indispensables, de la définition de la surface géométrique à la surface utile d’exutoire (SUE), pour transformer cette obligation réglementaire en une procédure parfaitement maîtrisée. À travers des cas concrets et l’application rigoureuse des coefficients correcteurs, vous obtiendrez toutes les clés techniques nécessaires pour dimensionner vos installations en toute sérénité et assurer la conformité de vos locaux.
- Les bases du calcul de désenfumage : comprendre les termes clés
- La méthode de calcul pas à pas selon la surface de votre local
- L’impact des coefficients correcteurs : le détail qui change tout
- Au-delà des ERP : spécificités et outils pour aller plus loin
Les bases du calcul de désenfumage : comprendre les termes clés
SUE vs SGO : ne confondez plus la surface utile et la surface géométrique
Le calcul de désenfumage s’articule autour de deux concepts distincts. La Surface Géométrique d’Ouverture (SGO), ou Av, matérialise simplement la taille physique de l’ouverture, comme une fenêtre. C’est la surface brute.
À l’inverse, la Surface Utile d’Exutoire (SUE), notée Aa, définit la capacité réelle d’évacuation de la fumée. Elle intègre les obstacles et la performance aéraulique de l’exutoire. La SUE est la SGO corrigée.
Retenez bien ceci : c’est la SUE qui compte pour valider la conformité réglementaire.
L’IT 246 : la référence pour le désenfumage des ERP
L’Instruction Technique 246 (IT 246) constitue le document de référence absolu pour le calcul désenfumage ERP. Elle s’applique rigoureusement aux Établissements Recevant du Public pour assurer la sécurité.
Cette instruction détaille les méthodes de calcul pour le désenfumage. Elle forme la base de toute note de calcul désenfumage. Les normes de sécurité incendie sont strictes sur ce point.
L’Instruction Technique 246 n’est pas une simple recommandation. Elle fixe les règles de calcul pour garantir la sécurité des personnes dans les ERP.
La méthode de calcul pas à pas selon la surface de votre local
Voyons concrètement comment appliquer ces règles techniques. Le calcul dépend directement de la taille du local concerné.
Cas simple : locaux de moins de 1000 m² et la règle du 1/200e
Pour les locaux publics (S ≤ 1000 m²), la méthode est directe. Appliquez simplement la formule de base : SUE = S / 200. C’est le minimum réglementaire pour calculer désenfumage efficacement.
Prenons un exemple : pour un local de 500 m², la SUE requise est de 500 / 200 = 2,5 m². La surface géométrique (SGO) exigée est souvent le double (1/100e), soit 5 m².
Pour les grands locaux (> 1000 m²) : le rôle des cantons et du taux alpha (α)
Ici, on raisonne en cantons de désenfumage. Les locaux de plus de 2000 m² ou 60 m de long doivent être découpés en zones plus petites.
- Un canton ne doit pas dépasser 1600 m².
- Sa longueur maximale est de 60 m.
- Les cantons doivent être délimités par des écrans de cantonnement.
Le calcul se fait par canton via un “taux alpha” (α) défini dans l’IT 246 selon la classe du bâtiment. La formule devient : SUE = Surface du canton × taux α.
N’oubliez pas les amenées d’air : l’équilibre indispensable
L’évacuation est inutile sans entrée d’air frais : c’est le principe du désenfumage naturel par balayage. Les amenées d’air sont donc aussi importantes que les exutoires.
La règle est stricte : la surface libre des amenées d’air doit être au moins équivalente à la surface géométrique des exutoires. C’est impératif pour la réussite du système.
Sans une amenée d’air bien dimensionnée, même le meilleur système d’extraction est inefficace. C’est un principe de vases communicants : on ne peut évacuer sans faire entrer.
L’impact des coefficients correcteurs : le détail qui change tout
Les formules de base donnent une première estimation, mais la réalité du terrain est plus nuancée. C’est là que les coefficients correcteurs entrent en jeu.
Le coefficient aéraulique (Cv) : la performance réelle de vos exutoires
Le coefficient aéraulique (Cv) mesure l’efficacité réelle d’un exutoire pour évacuer la fumée. Ce n’est pas une donnée théorique abstraite. Le fabricant du dispositif (DENFC) fournit ce chiffre précis. Il l’obtient après des tests rigoureux menés en laboratoire.
La formule clé lie tout cela : SUE = SGO × Cv. Un Cv faible, proche de 0, indique un exutoire peu performant. À l’inverse, un Cv proche de 1 signale une grande efficacité. Sans ce coefficient, calculer le désenfumage est impossible.
Exemple concret : application du calcul avec coefficient
Reprenons notre local de 500 m² qui nécessite une SUE de 2,5 m². Vous devez maintenant trouver la surface géométrique (SGO) à installer. Cela dépendra directement du matériel que vous choisissez.
| Hypothèse matériel | Coefficient Cv | Calcul de la SGO nécessaire (SGO = SUE / Cv) | Résultat |
|---|---|---|---|
| Exutoire A (performant) | 0.8 | 2,5 m² / 0.8 | Il faut installer 3,125 m² de SGO. |
| Exutoire B (standard) | 0.5 | 2,5 m² / 0.5 | Il faut installer 5,0 m² de SGO. |
| Exutoire C (peu performant) | 0.3 | 2,5 m² / 0.3 | Il faut installer 8,33 m² de SGO. |
Au-delà des ERP : spécificités et outils pour aller plus loin
Oubliez la règle générale du 1/200ème un instant. Pour les escaliers encloisonnés et les circulations horizontales, la logique change radicalement. On ne vise plus une surface globale, mais des valeurs forfaitaires strictes ou liées au flux.
C’est précis et non négociable. Voici les normes IT 246 pour éviter le refus de conformité :
- Escaliers encloisonnés : un exutoire de 1 m² en partie haute et une amenée d’air de 1 m² en partie basse.
- Circulations horizontales : surface libre de 10 dm² (0,1 m²) par unité de passage pour les évacuations et les amenées d’air.
Outils de calcul en ligne et l’importance de la vérification professionnelle
Des simulateurs comme BlueCalc existent pour dégrossir le travail. Utiles pour une première approche, certes. Mais attention : ces outils ne fournissent qu’une estimation. Ils ne remplacent jamais l’expertise humaine nécessaire pour calculer désenfumage avec précision. Ils aident, mais ne décident pas.
Ne jouez pas avec la sécurité. Une note de calcul de désenfumage est un document technique engageant votre responsabilité. Elle doit impérativement être validée par un bureau de contrôle. C’est votre seule garantie réelle. La maintenance régulière, via des tests de désenfumage automatisés, est tout aussi importante.
Le calcul de désenfumage selon l’IT 246 est un exercice de précision vital pour la sécurité. De la surface utile aux coefficients correcteurs, chaque paramètre influence l’efficacité du système. Si ces formules vous guident, la validation par un professionnel qualifié reste impérative. Ne négligez jamais cette étape : la conformité de votre établissement en dépend 🛡️.
FAQ
Quelles sont les normes de référence pour le calcul du désenfumage ?
La référence principale pour le calcul du désenfumage dans les Établissements Recevant du Public (ERP) est l’Instruction Technique n° 246 (IT 246). Ce texte réglementaire encadre précisément les méthodes de dimensionnement pour les systèmes d’évacuation des fumées, qu’ils soient naturels ou mécaniques. Il définit les obligations en matière de surfaces d’ouverture et de débits d’extraction pour garantir la sécurité des occupants.
Comment réaliser le calcul de la surface de désenfumage pour un local standard ?
Pour un local accessible au public d’une superficie inférieure ou égale à 1 000 m², la règle de calcul est simplifiée. Il faut appliquer un ratio de 1/200e de la surface au sol pour obtenir la Surface Utile d’Exutoire (SUE). Par exemple, pour un local de 400 m², le calcul est : 400 / 200 = 2 m². Vous devez donc installer des exutoires offrant une surface utile totale d’au moins 2 m².
Comment calculer la surface d’extraction pour les grands locaux (plus de 1000 m²) ?
Lorsque la surface dépasse 1 000 m², le local doit être découpé en zones appelées “cantons” de désenfumage (maximum 1 600 m² par canton). Le calcul ne se fait plus au 1/200e simple, mais utilise un taux alpha (α) défini dans les tables de l’IT 246. La formule devient : Surface du canton × taux α. Ce taux varie selon la classe du bâtiment et la hauteur de référence, permettant un dimensionnement plus précis adapté aux grands volumes.
Comment déterminer la surface réelle à installer (SGO) à partir de la surface utile (SUE) ?
Une fois la Surface Utile (SUE) calculée, vous devez déterminer la Surface Géométrique d’Ouverture (SGO), c’est-à-dire la taille physique de l’exutoire. Pour cela, on utilise le coefficient aéraulique (Cv) fourni par le fabricant. La formule est SGO = SUE / Cv. Si vous avez besoin de 2 m² de SUE et que vos exutoires ont un Cv de 0,5 (efficacité moyenne), il faudra installer 4 m² de surface géométrique réelle (2 / 0,5 = 4).
Quelles sont les règles de calcul pour le désenfumage des cages d’escalier ?
Le désenfumage des escaliers encloisonnés répond à une règle forfaitaire simple pour le balayage naturel. Il est exigé d’installer un exutoire en partie haute de la cage offrant une surface géométrique d’au moins 1 m². Simultanément, une amenée d’air de surface équivalente doit être prévue en partie basse pour assurer la circulation de l’air et l’évacuation efficace des fumées.





